lundi 21 mars 2011

L'Europe interdit...

En dépit de ce qu'annocent les pétitions qui circulent sur le net, l'Europe n'interdira pas l'usage des plantes médicinales. C'est plus subtil que cela. Les plantes médicinales peuvent être désormais assimilées à des médicaments, il suffit pour cela que la tradition atteste de leurs propriétés. Au terme d'une procédure d'enregistrement plus simple mais tout de même assez technique et relativement coûteuse, les complexes à base de plantes, désormais des médicaments, pourront afficher des allégations de santé précises. Bien sûr, on nous explique qu'il y va de l'intérêt du consommateur et de la libre circulation de produis définis de la même manière partout dans l'Union. Sauf que... cette directive est bel et bien le résultat d'un lobbying de l'industrie pharmaceutique. Et ne nous y trompons pas : ce sont les firmes pharmaceutiques, de "gros calibres" pour la plupart, qui profiteront de cette directive. Ces désormais "médicaments à base de plante" intègreront la filière médicale traditionnelle.
Un mot sur les petits producteurs : à ceux qui parlent du lobbying d'une industrie contre une autre, rappelons que l'écrasante majorité de ces firmes ont une dimension quasi familiale. Il est probable que les petits producteurs continueront à choisir pour leurs propres préparations à base de plantes le statut de complément alimentaire auquel toute allégation de santé précise est interdite.
Tout ça, finalement, ne fait que confirmer ce que nous observons déjà : l'existence de deux mondes qui semblent irréductibles. D'un côté, un monde médico-pharmaceutique officiel, caractérisé par l'autorité et les apparences du sérieux. Et de l'autre, le monde des "produits naturels", caractérisé par le rejet de l'autorité et pourvoyeur de substances aux contours plus flous que jamais.
Quant à l'huile essentielle, elle est et sera toujours... volatile. Dans tous les sens du mot. Bien trop complexe pour se résumer à quelques lignes sur une notice de médicament. Car elle est tout... sauf un médicament.